Après le Japon pour oublier la Libye, voici la Libye pour ne plus penser au Japon

Quand le tremblement de terre et le tsunami ont frappé le nord du Japon, toute notre attention, focalisée par les médias sur les révolutions en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe, a été brutalement détournée de la situation libyenne où les insurgés commençaient à se faire "tarter" par les forces loyales à Kadhafi pour se concentrer sur la catastrophe naturelle.
Puis de catastrophe naturelle, on a commencé à glisser peu à peu vers la catastrophe nucléaire et humanitaire, où il n'est plus seulement question de nos bons sentiments pour le peuple japonais et la terrible épreuve qu'il endure, mais également de notre inquiétude légitime pour les conséquences de cette catastrophe sur notre santé. En effet, il est avéré que des nuages de particules, bien plus importants que ceux dont on nous a parlé au départ, ont été effectivement rejetés dans l'atmosphère.

Puis ce week-end, l'ONU et l'Europe ont pris la décision de mettre enfin en place la zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye. Décision qui arrive, quoi qu'on en dise trop tard, mais je suis un partisan du "mieux vaut tard que jamais". On remarquera au départ que les grands artisans de cette décision sont les français, les britaniques, les USA et le Canada, soit les pays qui sont les premiers et peut-être, après le Japon, les plus touchés par le nuage radioactif. Mais ceci n'est peut-être qu'une coïncidence, et ce n'est qu'une personne a l'esprit très mal placé, qui pourrait croire que les 2 décisions peuvent avoir un lien.

Toujours est-il que depuis ce week-end, si le Japon n'a pas totalement disparu du traitement médiatique, ce qui vu la situation semblerait assez difficile même pour David Copperfield, le temps d'antenne consacré à la situation sur place et aux conséquences potentielles de la catastrophe a nettement été rogné par la crise libyenne.

Alors si j'avais l'esprit vraiment mal placé, je pourrais penser qu'on essaye de ne pas trop nous paniquer en tentant si ce n'est une diversion, du moins de ne pas nous laisser trop somatiser sur la catastrophe nucléaire actuelle, mais surtout, sur ce qui pourrait arriver si cela dégénérait plus encore. Car pour l'instant, si la situation à Fukushima ne s'est pas dégradée, elle ne s'est pas non plus améliorée et on semble loin d'être arrivé à une solution pérenne. Refroidir les réacteurs certes, mas après? Va t-on devoir passer les prochains jours, semaines, mois, années à projeter de l'eau sur les réacteurs endommagés?
Que va t-il se passer si on arrive pas à mettre suffisamment d'eau? Car on nous dit qu'on met de l'eau, mais on ne nous dit pas si on parvient à en mettre autant qu'il en faudrait.

Aujourd'hui le personnel de la centrale a encore été évacué pendant plusieurs heures, ce qui tend à indiquer que la situation ne s'améliore pas du tout. Et si ça dégénère? On nous dit qu'il n'y a rien de comparable avec Tchernobyl... Sauf qu'à Tchernobyl, il n'y avait pas 4 réacteurs détruits et pas de MOX!

Et on nous dit aussi qu'il n'y aura pas les mêmes retombées et conséquences écologiques et sanitaires qu'à Tchernobyl, sauf qu'à l'époque, on nous disait aussi qu'il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, que le nuage s'arrêterait à nos frontières.

Alors peut-on vraiment faire confiance aux pouvoirs publics pour nous parler avec transparence? À mon avis, rien est moins sûr. D'autant que si on nous disait comme ça "c'est vraiment la merde... vous êtes danger...", il est vrai que cela pourrait créer une vrai situation de panique, d'autant que nous ne sommes pas, comme les suisses, tous équipés d'un abri anti-atomique individuel.

Illustration © http://www.europe1.fr/International/Japon-les-heros-de-Fukushima-456253/

Commentaires

  1. Flippant!!!
    Dormez dormez dormez tranquillement mes gentils moutons...

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  2. moi je trouve ça dingue qu'on ait laissé construire des centrales nucléaires dans un pays exposé à de tels risques sismiques et qui plus est en bordure de mer!

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  3. Visiblement ça a du marcher car on ne parle plus du tout du Japon. Mais peut-être doit-on aussi remercier l'affaire DSK...
    Toujours est-il que la catastrophe nucléaire semble bel et bien avoir été ensevelie sous de nouvelles actualités ou enterrée. Espérons que ceux chargés du sarcophage seront aussi rapides et efficaces car c'est là que se trouve le vrai problème.

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