Pas de sortie du nucléaire dans les prochaines décennies?
La France ne pourra pas sortir du nucléaire dans les prochaines décennies, c'est ce qu'a affirmé Alain Juppé hier, alors que plusieurs pays européens ont pris la décision de s'interroger sérieusement sur la question.
Que l'on ne puisse pas fermer les centrales nucléaires du jour au lendemain, je pense que tout le monde en est conscient, sauf peut-être quelques ultras écologistes dont le discours est souvent décorrélé des réalités techniques, économiques et fonctionnelles de notre société.
En revanche, je pense que cette déclaration unilatérale de notre ministre de la Défense n'est pas acceptable en l'état, car je veux bien admettre qu'il ne soit pas possible ni peut-être souhaitable de sortir du nucléaire d'ici 20 ans, mais je crois que nous sommes capables, si nous le voulons et si nous nous en donnons les moyens de sortir du nucléaire d'ici moins de 50 ans, soit dans les "prochaines" décennies.
Alors pourquoi voudrait-on nous faire entendre qu'une sortie du nucléaire en France n'est pas envisageable à moyen terme? Je ne connais pas la réponse, aussi ne puis-je que supputer :
- Car le nucléaire français fait partie des fleurons de notre économie nationale et notamment des technologies pour lesquelles nous faisons des pieds et des mains afin de les exporter. Il est vrai que ce serait un probablement un coup fatal pour Areva et que de nombreux emplois seraient dès lors menacés.
Mais est-ce une raison suffisante?
- Car les centrales ne sont pas encore toutes amorties et que certains projets déjà lancés et en partie facturés tomberaient à l'eau, engloutissant alors des milliards d'euros.
- Car la France deviendrait alors dépendante d'autres nations pour son approvisionnement énergétique, comme c'est déjà le cas du pétrole. Soit mais cela doit pouvoir se travailler. Pas du jour au lendemain, mais sur 2 ou 3 décennies, on doit bien en être capables, qui plus est si les sommes considérables allouées au nucléaire sont transférées vers la recherche et la mise en place d'énergie verte renouvelable.
- Car nous touchons alors aux intérêts économiques de quelques très gros actionnaires du nucléaire et que l'état se retrouve alors confronté à des lobbies surpuissants, capables de peser sérieusement sur les élections et donc sur le paysage politique. Il serait d'ailleurs sain de connaître les noms de ceux qui se cachent derrière le nucléaire français. Sans être devin, je pense que nous pourrions découvrir quelques intéressants conflits d'intérêt.
Bref cette déclaration péremptoire et qui fait fi de l'opinion ou de la volonté des français, alors que d'autres grands pays n'affichent pas une telle rigidité sur la question me gène, d'autant plus qu'elle manque singulièrement de foi en l'homme et en la recherche. Pourtant, nucléaire mis à part, nos chercheurs sont capables de belles découvertes et de belles révolutions, qui ont très rapidement modifié notre façon de vivre à plus d'un égard, alors pourquoi pas au niveau énergétique? On disait bien que le pétrole était irremplaçable, notamment pour faire fonctionner nos automobiles, et l'on entre pourtant dans une ère où la consommation de nos véhicules a considérablement diminué, où les moteurs hybrides commencent à se démocratiser, voir à commercialiser des véhicules qui fonctionnent sur d'autres énergies (dont l'électricité, aïe!!!) et tout cela sans très récente révolution technologique. Les procédés mis en place existent depuis longtemps, ils ont certes été peaufinés, optimisés... mais quid des technologies alternatives dont on entend parfois parler et qui sont si souvent étouffées dans l'oeuf?
Je crois qu'il est grand temps que nos gouvernements et que les gros lobbies se responsabilisent, que le terme de transparence ne soit plus seulement une figure de rhétorique. Notre avenir et celui de nos enfants en dépend!
Illustration © http://www.rtl.fr
Que l'on ne puisse pas fermer les centrales nucléaires du jour au lendemain, je pense que tout le monde en est conscient, sauf peut-être quelques ultras écologistes dont le discours est souvent décorrélé des réalités techniques, économiques et fonctionnelles de notre société.
En revanche, je pense que cette déclaration unilatérale de notre ministre de la Défense n'est pas acceptable en l'état, car je veux bien admettre qu'il ne soit pas possible ni peut-être souhaitable de sortir du nucléaire d'ici 20 ans, mais je crois que nous sommes capables, si nous le voulons et si nous nous en donnons les moyens de sortir du nucléaire d'ici moins de 50 ans, soit dans les "prochaines" décennies.
Alors pourquoi voudrait-on nous faire entendre qu'une sortie du nucléaire en France n'est pas envisageable à moyen terme? Je ne connais pas la réponse, aussi ne puis-je que supputer :
- Car le nucléaire français fait partie des fleurons de notre économie nationale et notamment des technologies pour lesquelles nous faisons des pieds et des mains afin de les exporter. Il est vrai que ce serait un probablement un coup fatal pour Areva et que de nombreux emplois seraient dès lors menacés.
Mais est-ce une raison suffisante?
- Car les centrales ne sont pas encore toutes amorties et que certains projets déjà lancés et en partie facturés tomberaient à l'eau, engloutissant alors des milliards d'euros.
- Car la France deviendrait alors dépendante d'autres nations pour son approvisionnement énergétique, comme c'est déjà le cas du pétrole. Soit mais cela doit pouvoir se travailler. Pas du jour au lendemain, mais sur 2 ou 3 décennies, on doit bien en être capables, qui plus est si les sommes considérables allouées au nucléaire sont transférées vers la recherche et la mise en place d'énergie verte renouvelable.
- Car nous touchons alors aux intérêts économiques de quelques très gros actionnaires du nucléaire et que l'état se retrouve alors confronté à des lobbies surpuissants, capables de peser sérieusement sur les élections et donc sur le paysage politique. Il serait d'ailleurs sain de connaître les noms de ceux qui se cachent derrière le nucléaire français. Sans être devin, je pense que nous pourrions découvrir quelques intéressants conflits d'intérêt.
Bref cette déclaration péremptoire et qui fait fi de l'opinion ou de la volonté des français, alors que d'autres grands pays n'affichent pas une telle rigidité sur la question me gène, d'autant plus qu'elle manque singulièrement de foi en l'homme et en la recherche. Pourtant, nucléaire mis à part, nos chercheurs sont capables de belles découvertes et de belles révolutions, qui ont très rapidement modifié notre façon de vivre à plus d'un égard, alors pourquoi pas au niveau énergétique? On disait bien que le pétrole était irremplaçable, notamment pour faire fonctionner nos automobiles, et l'on entre pourtant dans une ère où la consommation de nos véhicules a considérablement diminué, où les moteurs hybrides commencent à se démocratiser, voir à commercialiser des véhicules qui fonctionnent sur d'autres énergies (dont l'électricité, aïe!!!) et tout cela sans très récente révolution technologique. Les procédés mis en place existent depuis longtemps, ils ont certes été peaufinés, optimisés... mais quid des technologies alternatives dont on entend parfois parler et qui sont si souvent étouffées dans l'oeuf?
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