Le numérique, le plus gros échec des années Sarkozy?


Sarkozy aime la mode, en témoigne ses lunettes de soleil, ses montres... ses discours, ses mesures et les orientations de sa politique... Sauf peut-être le thème de l'insécurité qui j'en conviens, semble être un indémodable été comme hiver, saison après saison!

Ainsi l'écologie a eu son temps, période où ce thème porteur était propice pour gagner des points dans l'opinion ou, au vu de l'évolution des sondages, éviter d'en perdre trop vite. L'écologie était alors une priorité, un thème mobilisateur et fédérateur, d'ailleurs les grands de ce monde, Al Gore par exemple, y consacraient une énergie colossale, ainsi Sarkozy ne devait pas être en reste et nommait Jean-Louis Borloo pour piloter la machine. Puis le président a décidé qu'il suffisait, que la marotte écologiste ne devait pas venir entraver les affaires sérieuses et les chantiers d'avenir de notre pays et l'écologie disparut du devant de la scène. Pourtant les très inquiétants signaux d'alarme que nous adresse la planète depuis quelques années devraient lui/nous rappeler que ce n'est pas qu'un simple thème électoral mais une véritable épée de Damoclès qui pèse sur nos têtes à tous. Mais nous pourrons juger dans quelques mois, si Monsieur Sarkozy a su tirer les conséquences des précédentes canicules.

Puis Nicolas Sarkozy s'est intéressé à Internet et l'on aurait pu croire qu'il avait saisi (lui ou quelqu'un dans son entourage), l'enjeu réel que représentait et représente toujours le 1er réseau mondial. Mais que nenni, visiblement le regard de notre président, de ses conseillers et de la majorité ne semble pas être capable de se projeter plus loin qu'une élection.
Et ce n'était pourtant pas trop mal parti, car après tout, c'est lui et non pas Chirac qui, sorti du salon de l'agriculture ne voyait pas très loin non plus, a créé un secrétariat d'État dédié au Numérique.
Cette entité dont on était en droit d'attendre ou d'espérer de grandes choses, notamment parce qu'elle était pilotée par N. Kosciusko-Morizet, une femme de tête et qui plus est, la soeur d'un des entreprenautes les plus aguerris de France s'est malheureusement cantonné à l'hadopi, aux questions d'éthique ou de Cnil. Laissant de côté les véritables enjeux du Web : Déploiement de la fibre optique qui n'a subi aucune accélération notable ou aide aux jeunes pousses qui n'a jamais reçu les moyens nécessaires, consacrant la France à son rang de nain en la matière.

Pourtant le développement de l'économie numérique était à bien y regarder l'une des meilleures opportunités pour notre pays d'assurer son futur économique et sa position dans un monde globalisé. Aujourd'hui les leaders du Web, dont les marques remplacent peu à peu en notoriété celles des plus grandes entreprises du précédent millénaire sont pour la plupart américaines.
Entre Google et Facebook, les américains ont fait main basse sur le Web et peuvent ainsi faire la pluie et le beau temps sur cet eldorado qui était pourtant si proche de nos frontières.
Heureusement il reste le tourisme pour assurer l'avenir de la France, mais fera t-il manger à leur faim les 65 millions d'âmes que compte le pays? À Paris, dans les stations de ski ou balnéaires, pourquoi pas, mais ailleurs? Certainement pas! Effectivement, il ne manquerait plus qu'on enterre le nucléaire et notre pays se retrouverait bien déshabillé pour l'hiver.

Preuve de ce renoncement au gré des modes ou de l'humeur de notre président, le Secrétariat d'État au Numérique a purement et simplement disparu. Quand on fait une recherche sur le sujet sur Google, les seuls résultats qui sortent sont de vieux liens liés à l'époque Kosciusko-Morizet. Un peu comme la ville fantôme de Tchernobyl, non? Très inquiétant dans tous les cas.

Avez-vous essayé de vous renseigner sur le calendrier de déploiement de la fibre optique? Impossible d'obtenir une réponse fiable, tout le monde se renvoie l'ascenseur. Avez-vous entendu parler de projets Web grand public français susceptibles de conquérir la planète? Non et ça aussi ça devrait nous inquiéter. Moi oui et c'est pour cela que je trouve que l'un des plus gros échecs de Sarkozy concerne bel et bien son manque total d'ambition numérique. Mais pour qu'il y ait eu ambition, il aurait fallu que celui-ci en comprenne les enjeux, ce qui n'a visiblement pas été le cas. À quoi bon avoir un jeune président si celui-ci ne sait pas regarder vers l'avenir?

Commentaires

  1. Excellent article, je partage à 100% votre avis sur la politique numérique de Sarkozy et nous ne sommes pas les seuls à penser de la sorte : ce matin un économiste confirmait à la radio le retard de la France dans son ration PIB économie traditionnelle versus économie numérique. La France n'a absolument pas progressé depuis 2000 et est derrière les USA de plus de 3 points. Malheureusement si cela ne semble pas être au programme de Sarkozy et de son gouvernement, on entend bien bien l'opposition sur cette question.

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  2. Malheureusement ce n'est qu'un seul parmi les nombreux "louppés" du président et de son équipe. Le bilan du quinquennat est calamiteux, l'UMP fait comme si de rien n'était et met l'accent sur les points positifs, qui dépendent plus souvent de la conjoncture qu'ils ne sont des conséquences de la politique du président... et le pire c'est que la gauche les laisse dire!

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  3. Bravo un bon article qui met le doigt sur un sujet dont on ne parle pas assez. Je partage vos conclusions et je crois aussi que la France vient de passer à côté d'un relai de croissance dont elle ne pouvait pourtant pas se passer.

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  4. L'Internet français est mort, toutes les initiatives françaises sont bidons et même celle ayant un potentiel d'avenir sont tellement peu supportées qu'elles sont morts nées! Sarkozy se contrefout du numérique si ce n'est pour utiliser Internet pour créer du buzz autour de sa personne ou lapider ceux qui croient encore que c'est un espace de libre expression en France.
    Amis entrepreneur, si le Web vous intéresse, émigrez aux USA, c'est là que tout se passe!

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  5. C'est une question de mentalité, on a le président qu'on mérite!...
    En Inde ou en Asie du sud-est, le moindre troquet offre l'adsl et une connexion wifi à ses clients, en France, parler Internet à un patron de restaurant ou de bar, c'est comme lui parler en chinois... La France est à la ramasse et son président ferme la marche.

    Un anglais francophile à Paris

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  6. La France n'est pas compétitive sur le numérique comme sur les autres marchés d'ailleurs! On a beau critiquer les USA, au moins ils mettent du pognon pour la recherche, le développement et l'amorçage.
    En France, on veut bien te financer à condition que ta boite crache déjà un maximum de pognon... le capital risque, connait pas!

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