Vers un Guantanamo français?
Certes, avant même le dénouement de l'affaire et la mort du "terroriste", les médias anticipaient déjà les futures polémiques sur d'éventuels dysfonctionnements des services de renseignements et sur les responsabilités potentielles de chacun. Si cette agitation appelait une réponse des personnes concernées, je ne crois pas que cela réclamait, l'excès de zèle auquel nous assistons, où tout musulman, qui est peut-être simplement parti voir sa famille dans un "pays sensible", fait désormais figure de menace terroriste en puissance.
Déjà dans les premiers jours de l'affaire Mérah, certaines personnalités ne comprenaient pas que l'on ne l'ait pas arrêté avant... à savoir, avant qu'il commette ses odieux crimes. Et j'avais la désagréable sensation d'être dans ce film avec Tom Cruse, Minority Report, où l'on enferme les gens, non plus pour des crimes qu'ils ont commis, mais pour des actes répréhensibles qu'ils vont commettre dans un futur entrevu par des "précogs"; autrement dit, j'avais la sensation d'être en pleine science-fiction.
Mais comme il semble aujourd'hui que la réalité ait rejoint la fiction, je ne peux m'empêcher de conjecturer sur les suites probables de cette affaire:
1° Tous ces gens que l'ont arrêtent alors qu'ils n'ont rien fait ou du moins, rien de suffisamment tangible qui aurait jusqu'ici justifié une interpellation, que va-t'on faire d'eux? Les relâcher faute de preuve, ce qui serait le plus "légal" ? Ou devra t-on leur créer un statut à part pour nous permettre de les maintenir en détention sous un régime d'exception? Cette dernière formule, la plus cohérente avec les objectifs poursuivis ne pourrait qu'aboutir à la construction d'un Guantanamo français, une zone de non-droit à mes yeux totalement incompatible avec les principes fondateurs de notre démocratie.
2° Quid de la récupération politique ou plus précisément de l'incidence qu'aura cette affaire sur le 1er tour de la présidentielle? Est-ce le FN et le PS ou alors l'UMP qui tireront les marrons du feu?
3° Quand on emprisonne un homme pour un crime qu'il n'a pas encore commis, combien de temps doit-on le garder en prison? Comment juger un tel crime? Et surtout pour les accusés, et d'éventuels accusés à tort, victimes de dénonciation ou d'un délit de sale gueule, comment se défendre ?
bien d'accord avec vous, ce zèle excessif sent bon la campagne électorale
RépondreSupprimeren tus les cas c'est pas vraiment rassurant de savoir qu'il y a des gens prêts à passer à l'acte partout en France... Alors mieux vaut réagir un peu tard et avec trop de zèle que de ne rien faire et de laisser des événements comme ceux là se reproduire!
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